Curieuse carrière que celle de l'Anglais Michael Winterbottom que d'aucuns considèrent - à tort - comme un Stephen Frears du pauvre, trajectoire dont le fil conducteur se révèle difficile à cerner si tant qu'il existe vraiment.
Touchant à tous les genres avec plus ou moins de bonheur, du film en costumes (Jude) au polar crapoteux (The Killer Inside Me d'après Jim Thompson), du western (Rédemption) au road-movie (The Trip), il n'est cependant jamais aussi l'aise que dans le drame, comme l'illustre A Very Englisman, biopic consacré à Paul Raymond, le roi de l'érotisme britannique, ami des Beatles. Mais, ceux qui s'attendent à une sorte de Larry Flynt à l'anglaise en seront finalement pour leur frais car, en dépit de quelques corps dénudés, l'intérêt du film réside moins dans ces pauses sexy que dans la relation entre un père et sa fille, le premier témoin (et artisan) impuissant de la déchéance programmée de la seconde. Si les conventions propres à ce genre de sujet, entre sexe, drogue et rock'n'roll ne sont pas évitées, The Look Of Love, beau titre original dont on se demande pourquoi il n'a pas été conservé, touche par sa pudeur et sa justesse, animé par un casting séduisant duquel émerge bien évidemment Steve Coogan, qui retrouve le réalisateur après The Trip et Everyday. A (re)découvrir ! (vu le 10.03.2016)
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